Christine Marchais


CULTURE 

« La Sève du cèdre », un CD consacré aux compositeurs libanais

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Par Zeina SALEH KAYALI | 16/06/2012


MUSIQUE À l’Office du tourisme libanais à Paris, en présence de l’ambassadeur du Liban Boutros Assaker et d’un grand nombre de mélomanes et d’amis du Liban, Christine Marchais (pianiste) et Marc Sieffert (saxophoniste) ont signé « La Sève du cèdre », premier CD consacré à un panorama totalement inédit de musiques savantes libanaises.

Huit compositeurs libanais sont au sommaire de cet enregistrement réalisé par la maison de disques Marcal Classics : Georges Baz, Toufic el-Bacha, Bushra el-Turk, Rita Ghosn, Karim Haddad, Naji Hakim, Violaine Prince et Toufic Succar. La diversité et la richesse des pièces présentées sont à l’image du Liban, oscillant sans cesse entre Orient et Occident, qui tantôt parle du passé avec tendresse et nostalgie, tantôt regarde résolument vers l’avenir avec force et confiance. Les morceaux s’enchaînent, ils évoquent parfois une plongée dans les racines à travers le folklore (Hakim et Succar), une réminiscence impressionniste (Baz), une exploration de la musique arabe dans ses fondements classiques (el-Bacha), une poétique de la musique (Haddad), une aspiration à la délivrance spirituelle (Prince), une union de la délicatesse et du lyrisme (Ghosn) ou un enrichissement dû à la double culture (el-Turk).
Les deux interprètes, professeurs au Conservatoire régional de Rouen et à École normale de musique de Paris, portent haut les couleurs de ces musiques libanaises, les ayant déjà merveilleusement intériorisées dans une série de concerts donnés ces deux dernières années à travers la France (château d’Eu, cathédrale de Rouen, grande salle de l’Unesco ainsi que de nombreuses salles à Paris...). Marchais et Sieffert ont par ailleurs transcrit deux œuvres qui étaient à l’origine écrites l’une pour piano et violon (Mélancolie de Toufic Succar), l’autre pour piano et violoncelle (Romance sans paroles de Toufic el-Bacha), leur donnant, à travers la version pour saxophone et piano, une nouvelle vie, ainsi qu’une saveur et une originalité toutes particulières.






La Sève du cèdre, extraordinaire et multiple éventail de musiques libanaises, nous raconte en l’espace d’un peu plus d’une heure les joies, les souffrances, les angoisses et les espérances d’un peuple. Ce disque, témoin d’une rencontre artistique et affective entre la France et le Liban, ouvre la voie à une meilleure connaissance du patrimoine musical national dont chaque Libanais peut être fier.

 Zeina SALEH KAYALI 

CRITIQUE REVUE EUTERPE  Février 2012  des Amis de la musique Française par Lionel PONS (extrait): CD GEORGES MIGOT  Oeuvres pour Piano et pour Choeur/ Christine Marchais, piano et choeur dir Daniel Bargier / Integral distribution/  « ……..On saluera donc le courage du label Integral qui nous rend ces pages, ainsi que la qualité de l’interprétation…sens de la couleur et de la texture chez la pianiste…. Une version de référence à acquérir d’urgence »


L'Orient-Le Jour

Samedi 10 décembre 2011    

L’Orient-Le Jour > Culture > Le patrimoine musical libanais à l’Unesco – Paris


Culture

Le patrimoine musical libanais à l’Unesco – Paris

Par Carole DAGHER | 10/12/2011

Concert Une soirée inédite de rencontre avec le patrimoine musical classique libanais a été organisée par la délégation du Liban près l’Unesco, à Paris.

PARIS, de Carole DAGHER


Un récital de grande qualité, placé sous le patronage de l’ambassadrice Sylvie Fadlallah, a permis à des pianistes confirmés, comme Georges Daccache (également compositeur) et Christine Marchais ; au saxophoniste Marc Sieffert et à la soprano Samar Salamé de donner la pleine mesure de leurs talents en interprétant des œuvres de compositeurs libanais contemporains, dont certains étaient présents dans la salle. Le programme choisi a permis au public de découvrir des œuvres d’une grande diversité: celles des pères fondateurs de la musique classique libanaise, tels Wadih Sabra, Toufic Succar, Toufic el-Bacha; celles de compositeurs inspirés et affirmés comme Violaine Prince, Georges Daccache, Georges Baz, Béchara el-Khoury, Rita Ghosn, Boghos Gelalian, Naji Hakim, et enfin de compositeurs à l’œuvre plus contemporaine comme Zad Moultaka, Bushra el-Turk et Karim Haddad. Le patrimoine musical religieux était également présent à travers une composition du père Louis Hage, mais aussi dans les inspirations liturgiques de Georges Daccache ou de Georges Baz.
Cette louable initiative, visant à mettre en valeur des œuvres méconnues du grand public, s’inscrit dans la lignée des efforts entrepris depuis cinq ans par Zeina Saleh Kayyali, chargée de mission à la délégation libanaise près l’Unesco, pour faire connaître le patrimoine musical libanais, à la fois riche d’influences multiples et porteur d’un apport spécifique. L’ouvrage qu’elle a publié il y a quelques mois, avec la collaboration de Vincent Rouquès, spécialiste d’analyse musicale, sur les «compositeurs libanais des XXe et XXIe siècles» (Éditions Séguier), est à l’origine de ce concert. Inaugurant la soirée, Zeina Saleh Kayyali a relevé que «le but de notre travail, Vincent et moi, est atteint: que les compositeurs libanais sortent du livre et que l’on entende leurs musiques, car cet ouvrage n’est pas une fin en soi». Soulignant le rôle pivot des interprètes, elle a indiqué que Christine Marchais et Marc Sieffert préparent un disque sur les compositeurs libanais, à paraître en 2012, avant de remercier l’ambassadrice du Liban et Bahjat Rizk notamment pour leur soutien et leurs encouragements.
Auparavant, et dans son mot de bienvenue, Sylvie Fadlallah avait mis l’accent sur l’importance de la musique savante libanaise, née au début du XXe siècle, lorsque des compositeurs comme Wadih Sabra et Iskandar Chalfoun vont se former en Europe à la méthode et aux outils de la musique occidentale, notamment l’écriture musicale. C’est à partir de ce moment que commence à se dessiner un courant musical libanais. Jusque-là, l’influence ottomane, traditionnelle et de transmission orale, était prédominante au Moyen-Orient. Alliant donc les outils occidentaux d’harmonie et de contrepoint et l’inspiration orientale, les compositeurs libanais ont produit une musique spécifique, reflétant cette double ouverture propre au Liban et son ancrage dans la modernité. «Cette musique savante est totalement transcommunautaire et tous les Libanais peuvent s’en prévaloir et s’y retrouver», a poursuivi Mme Fadlallah. Après avoir évoqué rapidement la vie de Wadih Sabra, l’auteur de l’hymne national libanais et père fondateur de la musique savante libanaise, l’ambassadrice a souligné que cette musique s’inscrit dans le patrimoine mondial universel. «Depuis la première notation musicale faite par Pythagore qui, dit-on, vécut à Sidon, on sait que la musique adoucit les mœurs et réconcilie les êtres, qu’elle rapproche les peuples, favorise l’interpénétration des cultures et transmet les messages et les idéaux universels de l’Unesco», a-t-elle conclu.

 


Critique "Éducation musicale" Décembre 2012

 

Georges MIGOT : Œuvres pour piano & pour chœurs. Intégral Distribution (integralclassic@wanadoo.fr) :

INT 221 239.  TT : 73’47.

L’ « Association des amis de l’œuvre et de la pensée de Georges Migot » (www.georgesmigot.info) vient de publier un florilège à découvrir. Le remarquable texte joint au CD contient l’analyse de ses Trois Nocturnes dantesques vus par lui-même (1933-34), grâce à une copie effectuée par le regretté Marc Honegger : « Le mot dantesque semble être à la fois utilisé pour indiquer le pathétique et les proportions amplifiées de l’œuvre. »  Concernant chaque Nocturne, le compositeur précise ses intentions en des termes très suggestifs.  Pour le premier : « la dernière rencontre… le dernier revoir » et « le destin qui ordonnait à deux êtres de ne plus parcourir la même route… devant la mer immensément bleue » ; pour le deuxième : les étapes de la soumission au destin ; et, pour le troisième : la  séparation et la résignation : « Tout est accompli », résumant « l’histoire d’une rupture amoureuse entre une pianiste et son compositeur ».  Avec une remarquable intelligence musicale, Christine Marchais (piano) a assimilé les moindres intentions compositionnelles de G. Migot (1891-1976).  Elle interprète également Le Tombeau de Du Fault, joueur de luth, avec une grande transparence.  Les œuvres chorales sont représentées par 3 Chœurs (a cappella) :

Des ailes, Encore imprégnée du mystère de la nuit, Pour dire mon amour,  le compositeur est aussi l’auteur du texte si poétique.  Cette musique subtile et délicate est interprétée par le Chœur de chambre de Rouen qui, sous la direction avisée de Daniel Bargier, se joue des nombreux traquenards d’intonation.  Les mêmes interprètes révèlent encore la Suite pour piano & chœurs en vocalises, « œuvre hors normes, composée en 1947-48, à la demande du pianiste hollandais Iskar Haribo ».  Dans son commentaire percutant, Jacques Feuillie en relève les principales caractéristiques successives : débordement d’énergie vocale et pianistique puis, tour à tour, tendresse, caractère brillant, berceuse…, « irréel comme un rêve » ou encore « les voix comme une fanfare » (selon les termes du compositeur) et, pour conclure : « l’effervescence pianistique et l’exaltation du chant ».  Voici d’autres facettes - encore à découvrir - de l’apport de Georges Migot à la musique française.

 S WEBER

L'éducation musicale - Lettre d'information http://leducation-musicale.com/newsletters/breves1211.htm

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